L'origine du projet
Comment visualiser un arbre généalogique quand, après des mois de recherches, celui-ci a pris un peu d'ampleur ?
Tout généalogiste se trouve un jour ou l'autre confronté à l'inexorable progression géométrique qui double les ascendants à chaque génération (2 parents, 4 grands-parents, 8 arrière-grands-parents, etc.). À la dixième génération, ce sont potentiellement 512 aïeux qui se bousculent sur la ligne du haut. Et c'est encore pire avec les descendants qui peuvent être des milliers à s'entasser sur les dernières lignes. Quant aux cousins, les autres descendants des ascendants, ils deviennent rapidement innombrables après quelques générations.
Naturellement, dans la réalité, ces nombres ne sont pas aussi catastrophiques ; il est en effet bien rare de pouvoir remonter toutes les branches aussi haut, et a fortiori les redescendre, sans tomber dans des impasses (registres lacunaires ou autres). Il reste cependant beaucoup de monde à faire cohabiter sur une feuille de papier.
D'ingénieux inventeurs ont déployé des trésors d'imagination pour résoudre ce problème et l'on trouve dans le commerce de nombreuses solutions pour les généalogies un peu épaisses, mais elles peinent à en donner une vision globale.
D'autant plus que la présence d'implexes, dus aux mariages entre cousins, n'est finalement pas si rare lorsqu'on recule un peu dans le temps et vient compliquer le problème en générant un enchevêtrement inextricable de branches qui se croisent et se recroisent.
Pourquoi, dès lors, se cantonner à deux dimensions alors qu'une troisième dimension pourrait agrandir considérablement l'espace de représentation et simplifier ces problèmes ? L'exploration de l'arbre en serait grandement facilitée par des fonctions de rotations permettant de le voir sous tous les angles. Telle est l'idée à l'origine de ce projet.
L'idée, en elle-même, n'est pas nouvelle et quelques tentatives ont été faites au tournant des années 2000. Si elles n'ont pas connu le succès escompté c'est probablement parce qu'arrivées trop tôt sur un marché pas encore mûr : ordinateurs personnels limités en puissance et encore très peu répandus. Aujourd'hui la donne a changé ; il ne doit plus guère exister de généalogistes qui ne travaillent qu'à l'ancienne. Les ordinateurs familiaux, beaucoup plus puissants, sont presque partout et toujours connectés. Les techniques d'internet et du web ont progressé et permettent de proposer une grande richesse fonctionnelle sans installation. Bref, toutes les conditions sont réunies pour que l'aventure soit retentée.
Le projet
3DGenV n’est pas à proprement parler un logiciel de généalogie ; il en existe de très nombreux et d’excellents. 3DGenV se positionne en complément de ces logiciels en proposant des fonctionnalités de visualisation et d'édition d’arbres en trois dimensions.
Ce positionnement en tant que complément plutôt que concurrent a été un choix délibéré que comprendront aisément ceux qui se sont déjà confrontés au problème de synchronisation d’un arbre géré dans deux logiciels différents.
3DGenV s’appuie sur le format de fichier GEDCOM bien connu des généalogistes et que supporte quasiment tous les logiciels.
3DGenV permet de générer des arbres d'ascendance, de descendance ou des arbres mixtes (ascendance et descendance) sur un nombre quelconque de générations.
L'arbre généré n'est pas pour autant figé et tous les objets peuvent y être déplacés ou masqués. L'affichage peut être limité à une période donnée et un gestionnaire de points de vue permet de mémoriser des configurations intéressantes. L'arbre ainsi modifié peut être enregistré sur disque.
Enfin, 3DGenV reconnaît le droit à l'erreur puisque toutes les commandes peuvent être annulées et rétablies à volonté.
Le mot de l'auteur
Après avoir pris ma retraite, j'ai, comme beaucoup, éprouvé le besoin de me retourner sur mon passé, de retrouver mes origines. C'est ainsi que je suis entré en « généalogie ».
Modeste généalogiste et généalogiste « en chambre » j'ai pu remonter en quelques mois jusqu'au 17ème siècle grâce à la richesse des archives en ligne qui m'ont permis de retrouver pratiquement tous les actes. S'est alors posée la question de visualiser mon arbre et c'est ainsi qu'a commencé à germer l'idée d'en faire une représentation tri-dimensionnelle.
La connaissance de ses origines donne un nouvel élan. C'est dans l'avenir que nous passerons le reste de notre vie mais il faut se lancer des défis pour le peupler d'imprévus et d'espoirs afin qu'il ne soit pas qu'un présent sans cesse recommencé. Aussi, après avoir passé de nombreuses années comme responsable de la R&D puis responsable scientifique d'un éditeur de logiciels français d'envergure mondiale (Mega International), l'envie m'a pris de redécouvrir les joies et les affres du développement de logiciels et de relever le défi de donner corps à cette idée en la transformant en un projet.
Après quatre ans de travail, de doutes et de remises en cause, ce projet est arrivé à son terme et n'attend plus que le verdict de la grande communauté des généalogistes. Ce n'est pas pour autant la fin de l'aventure puisque ce premier résultat en appelle d'autres, qui viennent naturellement, et donc d'autres défis à relever...
Jacques Mercey